Un an qu’il n’a pas plu.
Un silence lourd règne sur la savane.
Le paysage est aride, nu.
Le parc et sa rivière sont réduits à un large lit de sable.
Midi au soleil.
Les oiseaux se reposent au pied des acacias.
Les mangoustes se sont retirées dans les labyrinthes souterrains des termitières.
Les girafes, les éléphants et les impalas occupent leurs postes de garde, à l’ombre.
Ils n’ont pas grand-chose à craindre: les hyènes, cachées dans l’ombre des fourrés denses, font la sieste.
Comme tous les êtres vivants dont je suis entourée, je glisse peu à peu dans un demi-sommeil.
Des sons lointains rehaussent mes rêveries.
Au fur et à mesure qu’ils deviennent plus forts, je réalise que ce n’est pas dans mon rêve.
Intriguée, je descends jusqu’au muret qui sépare le lodge des alentours.
Une centaine de femmes Massaï vêtues de couleurs vives, “armées” de longs bâtons descendent le lit de la rivière asséchée.
Toutes marchent au rythme de leur chant.
Certaines portent leur bébé dans le dos.
Elles s’arrêtent, dansent, changent de cheffe, reprennent leur marche, toujours en chantant.
Arrivées non loin de l’endroit où je me tiens, elles font demi-tour et s’en retournent vers le village, sans cesser de chanter.
Je reste là, tapie dans mon coin d’ombre.
Quelques minutes plus tard, je sens une goutte de pluie, puis une autre.
Il pleut.
Et, je pleure, d’une joie intense, puissante.
Le ciel donne enfin à ces femmes ce qu’elles sont venues lui demander: l’eau dont elles ont tant besoin.
Jamais la pluie ne m’a rendue si heureuse.
En Afrique, tu peux assister à des rituels issus d’anciennes traditions.
Certains sont mis en scène pour les touristes qui n’ont pas la chance inouïe qui m’a été accordée d’assister à ce moment magique.
On en parle ?
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RÉF 609