Tourisme bénévole: destruction d'un mythe

As-tu le sentiment d’avoir été un sauveur à un moment de ta vie?
 
Dans l’un de mes derniers post, j’évoquais cette nouvelle tendance qui consiste à prendre des vacances en voyageant à l’étranger, en se mettant au service des autres dans un lieu exotique. 
Ce type de vacances séduit de plus en plus les citoyens occidentaux soucieux de l’environnement. Des programmes sont souvent créés sur l’idée d’appauvrissement ou de dégradation de l’environnement. Pour eux, c’est l’occasion d’aventure et d’épanouissement personnel. 
 
Bien que le tourisme bénévole puisse contribuer à réduire la pauvreté ou à soutenir les personnes vivant dans des pays aux ressources limitées, il perpétue souvent la pauvreté et pire, perpétue la condescendance.
 
Avant de participer en tant que touriste bénévole, il te conviendra de réfléchir aux implications éthiques d’un tel effort.
 
Le cœur de ce problème et les racines de ce fossé sont nés du colonialisme « Blanc ». Le problème s’étend désormais au-delà de la couleur et s’étend bien au-delà de l’exploitation des Noirs. Un travail de déconstruction et de décolonisation doit être effectué. 
Ce que tu considères comme positif, peut ne pas avoir la même signification pour quelqu’un d’autre là-bas dans le pays que tu entrevois. 
La prise de conscience des besoins et des intérêts de la communauté, consiste à donner la priorité à ses intérêts par rapport à ton propre enrichissement personnel ou à ton développement personnel.
 
Pendant longtemps, les bonnes intentions étaient automatiquement suffisantes. 
Depuis les communautés sur place ont été en mesure d’étudier et de comprendre l’impact en se connectant les uns aux autres à travers le monde, elles ont appris qu’il s’agissait d’un problème très international. 
 
Le tourisme bénévole peut être une activité commerciale. L’agence de voyages se préoccupe naturellement des intérêts du bénévole, ce qui peut entraîner un manque de préoccupation pour les intérêts des communautés d’accueil. 
 
En tant que bénévole, tu dois rejeter l’idée qu’il y a quelque chose à gagner pour toi, autre que l’opportunité de servir.
 
Les effets les plus néfastes:
  • Exploitation des communautés locales en les traitant comme des divertissements, en prenant par exemple des photos des communautés sans autorisation
  • Mettre l’accent des programmes sur l’expérience du bénévole en l’orientant vers des projets où il pourra avoir le sentiment d’avoir apporté une contribution 
  • Court séjour dans le pays d’accueil qui donne une image incomplète d’un pays étranger. Le bénévole mal informé parle à ses proches du temps qu’il a passé dans la communauté, répandant par inadvertance l’idée que les communautés locales qu’il soutient manquent de leadership et d’infrastructures pour résoudre leurs propres problèmes. 
  • Vouloir adopter des enfants pour les sauver
  • Simplifier la culture et les gens, en particulier les enfants, en les décrivant comme “pauvres mais heureux ».
  • Solutions:
  • Créer des échanges équitables par exemple dans la communication de part et d’autres entre les membres de la communauté et le touriste bénévole. Ce peut être avec des photos suggérant une collaboration entre les 2 parties. Une photo prise d’un jeune d’une communauté montrant au bénévole comment pomper l’eau d’un puit. 
  • Collaborer avec des ressortissants africains qui sont formés dans le domaine que tu souhaites sensibiliser et leur permettre de partager tes connaissances. 
  • Ne pas focaliser sur ce que tu fais, mais sur la manière dont tu apprends et sur le fait que tu es invité.e dans des communautés qui ne sont pas les tiennes.
  • S’assurer d’opter pour des projets qui s’étenderont sur de longues périodes. Des programmes s’appuient de manière constructive sur le travail dans l’intérêt de la communauté, en appréciant l’impact à long terme de tout résultat et en favorisant la réflexion sur l’expérience.
  •  
  • Et toi, as-tu déjà vécu une sensation d’ingérence?

 

RÉF 626

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