
Les Toubou
Les Toubou, sont les derniers peuples du Sahara à se convertir à l’Islam.
Le terme Toubou vient des habitants du Kanem, les Kanouri utilisé pour toute la partie saharienne du Tchad. Ce qui inclut l’Ennedi.
Il semble qu’ils employaient le terme de ” Tou boï ” pour désigner les Teda dans leur langue. Ce qui veut dire ” l’homme (bou) des rochers (tou) “. Les habitants du Tibesti, se nomment entre eux les Teda…
Mais la langue arabe est venue ajouter une nouvelle pierre à cet édifice.
En effet les Toubou, en arabe tchadien, ont pour nom : Gorane ou Gourane. Les Gorane réunissant finalement les clans Teda.
Mais il y a une séparation entre les Teda de la montagne du Tibesti et ceux des plaines qui s’appellent les Daza… Ou encore plus simplement les Teda sont les Toubous du nord et les Daza ceux du sud.
Le terme Daza vient des Teda qui l’ont utilisé pour désigner tous les Teda qui ont migré en dehors du ” cercle de Tou “, donc du Tibesti.
Les Teda et Daza parlent maintenant deux langues distinctes. A l’origine les Daza s’étaient tournés vers l’élevage des bovins alors que les Teda étaient restés avec ce qui fait leur fierté : le dromadaire.
La problématique du Sahara n’a pas permis de garder une distinction aussi cloisonnée, beaucoup de Daza n’ont pas de bovins et beaucoup de Teda se sont déplacés en dehors de leur terre d’origine pour trouver du pâturage.
Le terme de Toubou a donc été adopté à l’époque de la colonisation française. Il est de nos jours admis comme tel et est passé dans le langage courant. Mais ce peuple n’est pas régi par le sentiment d’appartenir à une communauté aussi vaste. Ils se reconnaissent donc à travers les termes de Teda et Daza…
Tous ces noms évoluent avec le temps. Lorsque Hisséne Habré a pris le pouvoir en 1982, le terme Gorane a évincé celui de Toubou même s’il était Anakazza (Teda du Borkou, plus précisément ” mêlé aux Ana “), l’arabe tchadien ayant pris le dessus sur le terme vernaculaire. C’est pour cela que l’on entend beaucoup plus le mot Gorane que celui de Toubou lorsque les autres peuples du Tchad évoquent les habitants du nord.
Sous Idriss Déby le terme Zaghawa a pris le dessus. Depuis, l’appartenance à l’ethnie Zaghawa désigne l’ensemble des Béri, y compris les Bideyat… un glissement sémantique lié à la gouvernance actuelle.
Par contre il y a un point commun à tous ces groupes toubous : leur structure clanique. En effet le clan n’est pas un système social ou politique qui soude tous les Toubou. Tous les membres qui constituent le clan sont égaux et n’ont d’égards qu’à leurs descendants directs. C’est l’union par le sang qui cimente le groupe, l’ancêtre commun est le pilier commun de tous les membres du clan. De nos jours on peut estimer le nombre de clans à 50
Au niveau géographique les Toubou sont présents dans :
- le Tibesti, l’Ennedi et le Kanem au Tchad
- au Djado (Bilma et Kawar), dans l’est du Niger
- le Tibesti libyen, les oasis de Sebha et Koufra en Libye
- dans le sud-ouest de l’Egypte jusqu’en 1930…