La migration du peuple bantou, depuis ses origines dans le sud de l’Afrique de l’Ouest, a vu un mouvement de population progressif balayer les parties centrales, orientales et australes du continent.
Avec eux, les Bantous ont apporté de nouvelles technologies et des compétences, qui ont permis de produire des outils et des armes plus efficaces. Finalement, les Bantous ont dominé, à l’exception de l’Afrique du Sud et du désert namibien, tout le continent africain au sud d’une ligne allant du sud du Nigeria au Kenya.
Au total, quelque 500 langues parlées aujourd’hui dans cette vaste région sont dérivées de la langue proto-bantoue. Bien que la plupart des historiens s’accordent sur l’occurrence générale des migrations bantoues à travers l’Afrique, les dates précises, les motivations, les itinéraires et les conséquences font encore l’objet de débats.
Les Bantous
Les Bantous étaient des agriculteurs qui parlaient différents dialectes de la langue bantoue. Leur origine est au cœur des régions de savane et de forêt tropicale autour du fleuve Niger, dans le sud de l’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Cameroun et Gabon actuels). À l’aide d’outils en pierre et en fer, ils réussirent à cultiver des plantes telles que le millet, le sorgho, le riz sec, les haricots, les palmiers à huile et les melons, mais à un niveau de subsistance, c’est-à-dire qu’ils ne cultivaient que ce qu’il fallait pour répondre à leurs besoins.
Migration vers l’est et le sud
Au cours du deuxième millénaire av. JC, de petits groupes de population bantoue commencèrent à migrer vers l’Afrique centrale, puis vers la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est.
Les historiens suggèrent que la raison de la migration des Bantous peut être une ou plusieurs des raisons suivantes :
- l’épuisement des ressources locales – terres agricoles, pâturages et forêts
- surpopulation
- famine
- épidémies
- concurrence accrue pour les ressources locales
- guerres entre tribus rivales ou suite à des conflits de succession
- changement climatique affectant les cultures
- un esprit d’aventure
Ce sont les Bantous qui fondèrent les peuplements côtiers d’Afrique de l’Est, qui allait devenir la côte Swahilie. Depuis, le sud de l’Afrique de l’Ouest (les Bantous de l’Ouest) et la vallée du Grand Rift de l’Afrique de l’Est (les Bantous de l’Est), se déplacèrent ensuite vers le sud lors d’une deuxième vague de migration. Une troisième vague de migration, eut lieu lorsque les Bantous de l’Est se déplacèrent encore plus au sud, dans ce qui est aujourd’hui le Zimbabwe, le Botswana, le Mozambique et l’est de l’Afrique du Sud.
Les Bantous partagèrent leurs connaissances de la fonte du fer, de la fabrication de poteries et de l’agriculture avec des indigènes cueilleurs et des tribus nomades qu’ils rencontrèrent, dont beaucoup finirent par s’installer dans des communautés villageoises stables. Les dialectes bantous et certains aspects de la culture bantoue furent adoptés, bien que les migrants, il est important de le noter, aient également appris des peuples indigènes, en particulier dans des domaines tels que la culture de certaines céréales ou les techniques de pêche qui avaient été perfectionnées au cours des siècles pour tirer le meilleur parti des conditions environnementales locales spécifiques. En outre, de nombreuses pratiques culturelles, l’utilisation d’outils en pierre et en obsidienne, ont souvent continué à être utilisées parallèlement aux technologies supérieures du peuple bantou.
Comme les peuples que les Bantous rencontrèrent en étaient encore à l’âge de pierre en termes d’armes et de technologie, les migrants armés de fer et leur caste de guerriers spécialisés n’ eurent aucun mal à s’imposer partout où ils allèrent. Leur technologie supérieure encouragea également les populations locales à accepter l’autorité bantoue. Certains groupes résistèrent à cette vague de culture bantoue, comme les «pygmées» qui se retirèrent dans les profondeurs des forêts tropicales d’Afrique centrale ou les groupes de chasseurs-cueilleurs de la savane, les San, qui se retirèrent également dans l’environnement inhospitalier et moins accessible du désert du Kalahari.